LA RENTREE : HABITUDES, ROUTINES ET RITUELS

Pour la plupart d’entre nous, la rentrée de septembre signifie… le retour à la routine ! Or, plutôt que de retomber par automatisme dans nos schémas habituels, cette période peut également être l’occasion de revisiter certaines habitudes.

A QUOI SERVENT LES HABITUDES ?

Les habitudes jouent un rôle central dans nos vies, qu’on en ait conscience ou pas. Par leur répétition, leur régularité, elles structurent le temps et nous donnent un rythme. Elles sont aussi sécurisantes, car familières. Elles fonctionnent par effet cumulé : des petites habitudes, mises bout à bout et répétées sur une période importante, peuvent avoir un grand impact !

« Nous sommes nos habitudes », entend-t-on parfois. Cela signifie que nos habitudes finissent par nous définir : elles deviennent partie intégrante de qui nous sommes ou pensons être. Il peut ainsi être utile de faire régulièrement un « audit » de nos habitudes : quelles sont les celles qui nous nourrissent et vont dans le sens de notre évolution et aspirations ? quelles sont celles qui nous coûtent plus qu’elles ne nous apportent ?

Mais il est vital de comprendre que derrière chacune de nos habitudes (y compris celles que l’on considère comme « négatives »), il y a un bénéfice perçu. Chacune de nos habitudes vient combler un besoin, répondre à une demande intérieure. Ainsi si on passe des heures à scroller sur Instagram, cela peut répondre à différents besoins : un besoin de connexion (recherche de liens avec les autres et avec le monde), de divertissement (visionnement de vidéos drôles), de détente (pause entre deux tâches professionnelles contraignantes), d’inspiration (éveil de la créativité), d’esthétique (contenu graphique, beauté des images), etc…

Ainsi, avant de chercher à contrôler ou éliminer une habitude, il est pertinent de :

1. Déterminer quel besoin est derrière cette habitude

2. Déterminer quelle alternative (nouvelle habitude) on pourrait installer pour y répondre
   

Quant à adopter de nouvelles habitudes, une astuce consiste à associer cette nouvelle habitude à une habitude préexistante. Par exemple, si on souhaite faire 5 mn de respirations conscientes chaque matin, on peut choisir de les pratiquer juste avant ou juste après m’être brossé les dents (habitude déjà bien enracinée). Il est utile également de se remercier, se féliciter chaque jour pour les petites victoires. Cela est vécu comme une récompense, qui motive à continuer !

FAIRE DE NOS HABITUDES DES RITUELS

Les habitudes sont automatiques, parfois inconscientes, et peuvent devenir quasiment une « seconde nature ». Les rituels, eux, sont plus conscients : ils prennent racine à partir d’une intention (comme une graine), et sont investis d’une présence. Ils nous permettent ainsi de cultiver notre présence à nous-mêmes et au monde, et peuvent nous aider à nous relier au sacré (y compris dans sa dimension simple, universelle, au-delà des codes ou des dogmes).

Prendre son café le matin en y mettant de l’intention et de la présence, ça peut être : choisir une tasse qu’on aime ; prendre le temps de sentir les arômes, la douce chaleur dans la gorge, la fraîcheur de l’aube, la quiétude du petit matin ; en profiter pour poser ses objectifs de la journée. Et ainsi, ce qui était une habitude répétée des milliers de fois, peut devenir un « moment-plaisir » ou un « moment-douceur » ou un « moment-ancrage ». Ici comme toujours, ce sont les petits détails qui font la différence !

ET LE YOGA DANS TOUT ÇA ?

Le yoga est une pratique d’éveil de la conscience. Ainsi, l’observation de soi (y compris de ses habitudes – comportementales, mentales, etc) fait partie du chemin yogique. Et avec la prise de conscience, vient la possibilité de faire des choix plus alignés avec notre identité profonde.

Dans ce chemin, la pratique personnelle (la Sadhana) est une pierre angulaire. La sadhana est l’ensemble des actions régulières qu’on entreprend avec conscience et dévotion pour avancer sur son chemin intérieur (yoga, méditation, récitations, chant sacré, respiration, service désintéressé, etc). Elle n’est d’ailleurs pas limitée au tapis de yoga : cuisiner avec conscience, manger avec gratitude, se vêtir avec grâce (ou audace !), nourrir ses relations, communiquer avec intégrité, servir autrui avec respect et humilité peut aussi être une sadhana.

Ce n’est pas simplement une « habitude » mais une pratique, une voie de transformation. La répétition quotidienne crée une empreinte physique, énergétique et neuronale. Ainsi chaque jour, on prend le temps de se relier à soi, et à quelque chose de plus vaste que soi. Si la sadhana implique forcément de la discipline ou de l’ardeur (Tapas), elle requiert également une forme d’abandon ou de lâcher prise (Ishvarapranidhana). Elle n’est pas vue comme une performance, mais comme un engagement envers soi-même, ainsi qu’une offrande à l’univers, sans attachement au résultat de l’action elle-même. Un paradoxe ? Certainement !

Et si on passait à l’action (avec discipline, dévotion, ET abandon) ? Dans la tradition du Kundalini Yoga, on dit qu’il faut 40 jours pour éliminer un schéma ou une habitude, 90 jours pour en installer une nouvelle, 120 jours pour l’intégrer, et 1000 jours pour la maîtriser totalement.

Le chemin peut sembler long, mais… tout voyage commence par UN pas !